J'ai voulu profiter de cette année un peu particulière, avec des ARE et une opération chirurgicale en plein milieu, entre autres, pour me tester. Je voulais voir ce que ça donnait, si je me consacrais à l'écriture à temps plein.
J'avais toujours pensé que l'inspiration venait quand elle venait, souvent la nuit, et qu'il ne fallait surtout pas la forcer. J'estime aujourd'hui qu'il s'agissait d'une erreur.
Bien sûr, il y a de longues périodes où je ne vois rien à taper sur mon traitement de texte, dans une journée. Mais passer ce temps dans mes notes me permet de trouver de nouvelles idées, plutôt que de les gâcher à autre chose. Même si mon texte ne semble pas avancer, il se construit, dans l'ombre de mon crâne, et je m'améliore.
J'ai souvent la tête dans le cul. Beaucoup trop. Et j'avais aussi tendance à me dire que dans cet état, je n'étais bonne à rien. C'est faux. Il reste possible de se relire, et, au pire, de lancer un coup de correcteur, de prendre du recul, compléter les fiches de mes personnages, de mes lieux...
Bref, nous sommes au tout début de septembre, et j'ai produit trois bouquins: une pièce de théâtre, un spectacle à sketchs et un roman "érotique". Les trois méritent quelques relectures et améliorations, mais pour les deux premiers, j'ai le temps. Il faut que je trouve une compagnie pour les jouer et ça risque de ne pas être pour cette année.
Quant au troisième, j'espère l'avoir vraiment terminé en fin de semaine prochaine.
Je l'ai fait lire à deux amis pour m'assurer que je n'ai pas écrit d'inepties dans des domaines qu'ils maîtrisent mieux que moi, et ça ne semble pas être le cas. En bonus, ils ont l'air d'apprécier leur lecture pourtant très particulière.
Deux autres amies m'ont proposé leurs services de relecture. Elles peuvent effectivement m'aider niveau incohérences et syntaxe, mais avec leurs vies chargées, j'espère qu'elles pourront s'en acquitter assez vite.
Parce que j'ai hâte d'exhiber mes personnages au monde.
Je dois dire que c'est une première, pour moi. J'ai adoré passer ces quelques semaines avec eux, et je suis triste de devoir les abandonner. Mais je suis surtout fière de moi. J'estime m'être grandement améliorée niveau technique au cours de cette écriture, et... le résultat, que je continue à améliorer, me semble bien plus abouti que mes précédentes productions.
Je n'ai pas pu m'empêcher d'y ajouter quelques niveaux de lecture qui devraient provoquer des vertiges, et, je l'espère vraiment, provoquer réflexions et rêveries, en plus de l'effet recherché principalement.
La semaine prochaine, je vais donc me relire, encore et encore, jusqu'à ce que je ne voie plus rien à modifier. Je vais enrichir mes descriptions, uniformiser, corriger, approfondir, clarifier... Je vais tâcher de virer les effets de manche, traquer les clichés, les erreurs de concordance des temps, les répétitions...
Ensuite, Rêves de queer passera son entretien d'embauche pendant que sa créatrice croisera les doigts, en se demandant si elle ne s'est pas, encore, égarée dans ses délires...
Mais à ce stade, je suis convaincue qu'il mérite d'exister, d'être publié et qu'il trouvera son public.