J'ai rencontré, hier, une jeune autrice qui vient de sortir son premier roman, chez un gros éditeur. Et visiblement, il cartonne.
Au départ, j'étais sceptique. Vingt-trois ans, toujours étudiante, un roman sorti il y a moins d'un mois et... 150 personnes viendraient faire la queue pour la voir lors de ses séances de dédicaces? Improbable.
Et puis, j'ai discuté avec son père ainsi qu'avec elle et je suis allée sur son site Internet, son compte Instagram etc Là, je me suis dit que c'était possible, en effet, qu'elle ait du succès, sans avoir lu une ligne de son oeuvre.
Elle m'a dit que la plupart des écrivains ne savent pas se vendre. C'est un fait connu depuis bien longtemps, d'où la difficulté, pour les éditeurs, de les repérer. Cette jeune femme dispose d'un master en communication... Et elle maîtrise les codes des réseaux sociaux à la perfection.
Son compte Instagram est suivi par plus de 14 000 personnes et je trouve ça fascinant. Instagram, c'est de l'image, de la photo, de la vidéo, du dessin, mais pour ce qui est du texte, ce n'est pas adapté. Que viendrait donc faire un écrivain sur ce type de média? Effectivement, seul, Instagram n'est pas très utile pour un écrivain, mais en complément d'un site Internet, d'un podcast, d'un compte Wattpad... il permet de toucher et rassembler un public jeune, qui peut aussi se rêver en écrivain. Ça permet ce qu'on appelle un "story telling". On construit son image d'artiste, on va chercher ses lecteurs partout où on peut et on les fidélise avec notre propre histoire, palpitante. Est-ce que ce livre dont on nous parle depuis si longtemps va finir par être édité et rencontrer le succès?
C'est d'autant plus intelligent quand on écrit dans le genre "young adult" comme notre jeune autrice.
Mais oui, les éditeurs, avant de signer quelqu'un, vont stalker sur les réseaux sociaux pour savoir à qui ils ont affaire. Et s'ils voient que l'auteur est suivi par 14 000 personnes, avec un compte sans polémique, ça va les inciter, alors qu'un compte à 100 followers qui passe son temps à raconter sa vie et à insulter tout le monde, ça peut rebuter.
C'est pour cette raison que j'ai décidé de prêter un peu plus attention à mon image sur Internet. Pour les insultes, j'ai été bien éduquée, par contre pour ce qui est du "shitpost"... je vais le réserver pour mon petit cercle.
Il faut être pro.
Et comme la communication, c'est important, mais ce n'est quand même pas l'essentiel, je devrais avoir "terminé" ma pièce de théâtre, Comment faire un bon guacamole, d'ici quelques jours. Je mets des guillemets parce qu'il y aura, bien sûr, une longue phase de relecture par la suite, avant de la proposer à la trentaine d'éditeurs que j'ai déjà pu identifier.
Mais je reparlerai de ce texte, et de ma stratégie globale une prochaine fois.