On m'a chaudement conseillé de m'intéresser à John King, qui n'a rien à voir avec Stephen, alors j'en ai acheté deux: Football factory et Skinheads, aux éditions Points. Et j'ai donc commencé par ce dernier.
Je vais commencer par évacuer ce détail: il y a des coquilles assez gênantes tout au long du roman.
Sinon, King nous livre un récit très descriptif avec comme idée de nous montrer ce qu'est le "vrai" skinhead anglais, originel. Et je dois dire que pour moi, Française rurale, le skinhead, c'est le fasciste aux cheveux rasés, qui porte des Dr Martens avec des lacets blancs, qui écoute de la musique aux propos racistes et violents, et qui pratique la ratonnade à l'occasion. Une espèce qui, à défaut d'avoir disparu, s'est quelque peu transformée, depuis les 90's.
Je revois encore mon meilleur ami de l'époque s'amuser à transformer en maisons les nombreuses croix gammées que ces ordures traçaient un peu partout dans notre ville à cette époque.
Je partais donc avec des a priori aussi négatifs que possible.
Et la lecture de ce livre m'a permis de comprendre que ces ordures ont corrompu le mouvement skinhead original, qui n'avait rien de fondamentalement raciste. Il est question d'influences jamaïcaines, de proximité avec le punk, avec un patriotisme et un goût de l'ordre, de l'uniforme qui font leur fierté.
À vrai dire, je n'ai pas pu m'attacher aux personnages, malgré tout. Parce que s'ils se montrent, à mon sens, tout à fait respectables, contrairement à leurs avatars que j'ai eu le malheur de croiser dans ma vie, ils restent trop éloignés de moi.
Et l'histoire n'est qu'un prétexte pour nous les montrer en situation, interagir entre eux et avec leur société. Le vieux taulier rachète un bar pour bien nous montrer à quoi ressemble l'esprit skinhead, un autre s'embrouille avec des dealers pour nous montrer leurs valeurs morales... OK.
C'est bien écrit, c'est détaillé, c'est riche, c'est parfaitement crédible... King maîtrise sa langue et son sujet, mais j'ai pas adhéré. J'aurais aimé un peu plus de piment, de tension.
J'espère que Football factory, que je lirai d'ici peu parce que je ne compte pas me décourager si facilement, répondra un peu plus à mes attentes.