dimanche 21 janvier 2024

Critique: Volna, de Christophe Siébert

 




Deuxième livre de Christophe Siébert que je lis en quelques mois, avec l'angoissant Feminicid. Volna se présente sous une forme plus classique: c'est un roman qui nous raconte l'histoire de plusieurs personnages, avec un début cataclysmique, une intrigue surprenante, des rebondissements terrifiants et une fin... Y-a-t-il de l'espoir dans cette cité-État de Mertvecgorod que Christophe Siébert nous dévoile brique par brique? Je vous laisse le découvrir.

Dans le fond, l'important, c'est ce pays fictif situé entre l'Ukraine et la Russie, corrompu jusqu'à ses tréfonds où tout n'est que toxicité. Les personnages ne semblent être que des prétextes pour nous montrer jusqu'où le vice peut aller. C'est la loi de la jungle, en pire. À travers cette histoire de capucin compromettant, l'auteur nous montre un avenir aussi possible que dégueulasse. Possible parce que profondément humain. Dégueulasse parce que... profondément humain. Ce qu'il nous montre, c'est l'interaction entre un cadre hideux et pollué avec des hommes et des femmes qui essaient d'y survivre, d'y échapper, d'oublier leur condition en laissant libre court à leurs pulsions les plus immorales. Un cercle vicieux qui engloutit et tout le monde. Sauf l'espoir, donc, incarné par ce singe qui représente un paquet de pognon et qui peut donc améliorer l'atroce condition des deux personnages qui le trouvent, leur permettre de quitter ce dépotoir géant où il pleut de l'acide, ou de s'y faire une place un peu moins inconfortable.

Sauf que c'est l'anarcho-libéralisme qui règne à la RIM: chacun pour sa gueule et d'autres rêvent aussi de le récupérer, ce foutu singe, pour les mêmes raisons, ou pour conserver leurs privilèges.

Ce qui nous amène à une histoire narrée à travers des chapitres très courts, parfois moins d'une page, parce qu'on est dans le mouvement permanent, l'action et que c'est par leurs actes que les personnages se définissent. Le livre est lui aussi très court. C'est un direct dans la tronche. Pas de détour, droit au but.

Et puis, il y a Volna ou plutôt Alina, qui semble mieux adaptée que les autres.

J'admire particulièrement cette construction, minutieuse, de tout un univers, avec des livres qui entrent en résonance les uns avec les autres. De la science-fiction bien moderne, bien ciselée, bien contre-utopique et bien flippante.

Là encore, je recommande chaleureusement. 

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