Après Martin Eden, voici L'Appel de la forêt. Ce prolo devenu référence dans le monde littéraire exerce une certaine fascination sur moi. Il a appris seul, avec plus que de la détermination, de l'acharnement, à une époque très éloignée de la création d'Internet, de Wikipédia et des conseils de Christophe Siébert sur le blog de la Musardine.
Ça force le respect.
D'ailleurs, j'ai l'impression que London ne parle que de lui, sans parler de lui. Ici, il est question d'un énorme chien, parfaitement domestiqué et tranquille, qui redevient sauvage une fois plongé malgré lui dans la ruée vers l'or.
Quand on connaît un peu l'histoire du bonhomme, et qu'on a lu Martin Eden, ça devient évident que ce conflit intérieur entre l'instinct qui l'a poussé à voyager à travers le monde et à se bagarrer à de nombreuses reprises, et la raison, la civilisation qu'il a voulu rejoindre, par amour.
Mais je vais éviter l'étude psychanalytique qui en dit en général bien plus sur celui qui s'y abaisse que sur le sujet d'étude.
Nous avons donc un roman raconté du point de vue du chien, Buck, ce qui surprend mais m'intéresse beaucoup parce que j'ai un projet qui s'en rapproche. En plus déjanté.
J'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire, pourtant courte, sans doute à cause de la cruauté du début. Ensuite, comme Buck, je me suis adaptée.
Ce que j'apprécie, c'est que London n'a pas besoin d'interminables descriptions pour planter son décors. Il a connu le Yukon de très près donc il en parle naturellement, avec simplicité. C'est un prolo qui parle à tout le monde avec un vocabulaire accessible.
Je parle de cet aspect parce que j'ai enchaîné avec Théophile Gautier et... c'est pas la même. Je suis à 48% du bouquin et il ne s'est toujours rien passé. Mais une chose à la fois, j'y reviendrai d'ici peu.
L'Appel de la forêt peut être lu par tout le monde, y compris des enfants, il est instructif, bien écrit, intelligent et divertissant. Sans avoir l'air prétentieux (et pourtant, pour son auteur, d'une certaine manière, il l'est autant que possible), ce livre répond à tout ce qu'on peut en attendre.