Petite précision: j'ai lu ce livre alors que je subissais une polysomnographie. Autrement dit, je me faisais scruter le sommeil pour savoir si je fais de l'apnée ou s'il y a une raison physique, mesurable à ma fatigue chronique. Spoiler: Non. C'est donc très certainement psychologique.
Mais on s'en fout, c'est pas le sujet. C'est juste que j'étais particulièrement crevée quand j'ai lu L'étoile de mer, aux éditions grevis.
Déjà, c'est quoi, ce machin? J'ai envie d'appeler ça de la poésie, donc je le fais: c'est de la poésie. Popol (tu permets que je t'appelle Popol?) nous parle du quotidien de Nathalie, un quotidien assez pénible, mais pas épique. Quotidien. D'une douloureuse banalité. Son boulot nul, sa vie sentimentale pas franchement passionnante... Je le vends bien, hein? Non, mais en fait, c'est là que c'est génial: c'est super bien raconté.
Vous savez à quoi il me fait penser, ce livre? À Leïla Bekhti. Si, si! Et surtout à sa recette de lasagnes. Je suis pas foutue de savoir si ça semble mangeable, comme recette, parce qu'elle raconte ça comme si c'était la plus abominable des tragédies, et ça nous donne envie de pleurer avec elle. Du coup, on explose de rire.
Ben là, c'est pareil. C'est triste à mourir, comme existence mais comme c'est raconté de façon atypique, ben c'est souvent rigolo. Et quand c'est pas rigolo, c'est émouvant. En tout cas, c'est jamais chiant. C'est pour ça que je parle de poésie: tout est dans la formulation, le choix de mots. C'est court, c'est léger, jamais pompeux, ça transpire d'humilité et, paradoxalement, d'amour. Notamment pour Philippe Poutou.
De toute façon, dès les premières pages, j'ai été séduite par la petite référence à la con qui va bien, je cite: "(léléla)".
Si t'as moins de trente ans, tu ne peux pas comprendre et c'est ça qui est bon.
Bref, lisez Popol, lisez L'étoile de mer.