dimanche 1 octobre 2023

Critique: Martin Eden, de Jack London


 

Ne prêtez pas attention à ce vernis mal foutu: je ne suis pas douée, mais c'est pas le sujet.

J'entends dire depuis longtemps que Martin Eden est le chef-d'oeuvre de London donc j'ai voulu découvrir cet auteur par ce livre. J'avais déjà lu une biographie du bonhomme, très intéressante. Un prolo, vraiment parti de rien, viscéralement socialiste, qui a appris à maîtriser le langage alors qu'il vivait d'improbables aventures aux quatre coins de la mappemonde. Et ce livre est en grande partie inspirée de sa vie.

Sauf qu'ici, il n'est pas question de voyage exotique, mais plutôt de voyage intérieur. London nous plonge dans la peau d'un écrivain en devenir, qui apprend à maîtriser la langue en autodidacte, qui se méprend sur le fonctionnement éditorial, qui devient arrogant et... termine particulièrement déçu d'avoir atteint ses objectifs.

Il voulait montrer au monde quel génie il était, y parvient et... se retrouve confronté à l'hypocrisie du monde qu'il a toujours fréquenté. Hé oui, hier, on le conspuait, aujourd'hui, on l'adule, alors qu'il a toujours été la même personne.

Le moment était parfaitement choisi pour lire ce livre, puisque... je suis dans une position comparable à celle du personnage, au milieu du récit. Moi aussi, j'écris depuis des années, avec de très modestes résultats. Moi aussi, j'ai sacrifié énormément de choses pour écrire. Comme lui, je suis pauvre, par "choix", parce que je veux avoir du temps à consacrer à l'écriture. Comme lui, je suis très seule. Comme lui, quand je parle de mes textes, les gens me regardent comme si j'étais un enfant de trois ans qui vient de dessiner une maison avec un gros soleil qui sourit. Moi aussi, je suis arrogante, mais... je peux aussi me montrer humble. J'ai conscience d'avoir encore des défauts, même si j'en ai déjà corrigé beaucoup. Je continue à apprendre et à m'améliorer.

Tout écrivain en devenir devrait lire Martin Eden qui constitue un beau témoignage sur l'écriture, à une époque, aux Etats-unis mais qui conserve une portée universelle.

Je trouve néanmoins l'oeuvre un peu naïve, parfois poussive, pas totalement maîtrisée, avec une fin, que je connaissais par avance, assez décevante. Mais c'est sans doute mon arrogance qui parle.

Il n'en demeure pas moins que je ne regrette pas du tout ma lecture, et que je lirai sans doute d'autres œuvres de London.

Rendez-vous compte que je n'ai encore jamais lu Les Trois Mousquetaires. C'est dire s'il me reste des "classiques" à découvrir. Il figure sur ma pile à lire.

En attendant, c'est John King et Football factory que j'ai déjà attaqué. Et il me déstabilise toujours, John. C'est pas son truc, les romans linéaires, hein?


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