C'est mon deuxième John King, après Skinheads, et je comprends son succès. La parenté avec Welsh est évidente. Tous deux aiment les prolos britanniques honnis : hooligans, skins, toxicos... et ils les décrivent avec précision et un certain amour. On sent qu'ils ont fréquentés, qu'ils les connaissent, qu'ils en font peut-être même partie, d'une certaine manière.
Avec Football factory, aux éditions de l'olivier, King nous plonge dans une bande de potes liés par leur club, leur histoire et... leur virilité. Ils voyagent en Angleterre, au gré des matchs, dans les différents clubs qui affrontent leur équipe de Chelsea, au milieu des années 90, quand des hordes de supporters se tapaient sur la tronche en marge de chaque match.
Comme pour Skinheads, l'idée est de leur donner des noms, des visages, des parents, de les humaniser, de nous amener à les comprendre, à comprendre comment on en vient à se faire démolir la tronche par d'autres types qui partagent la même passion, mais pas le même maillot, à frôler la mort, à se retrouver en taule et à en éprouver une certaine fierté.
Football factory s'apparente à un travail journalistique, en immersion. King privilégie le réalisme. C'est la différence avec Welsh, qui met en scène des personnages plus marquants, dans des histoires continues. Là, King évacue ce qui ne va pas dans le sens de sa démonstration. Il n'y a pas d'histoire, mais des histoires avec des personnages récurrents qui ne se démarquent pas vraiment les uns des autres.
Le but n'est pas de nous divertir, de nous amuser, encore moins de nous prouver à quel point King écrit bien. Non, le but c'est de nous montrer l'univers du football anglais dans les 90's, avec une certaine précision.
Et c'est incontestablement réussi.
La prochaine critique portera sur un livre totalement différent qui s'intitule L'Étoile de mer, de Popier Popol. Je l'ai déjà terminé, et il est très bon.
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