samedi 30 janvier 2021

Mon expérience du paranormal

 Ce n'est pas un hasard si j'écris surtout du fantastique. Dès la petite enfance, j'ai été confrontée à des phénomènes étranges. Aujourd'hui, je pense que tout est question d'interprétation. Comme j'ai été principalement élevée par ma grand-mère, fervente catholique dont chaque pièce de sa demeure était ornée d'au moins un crucifix, j'ai forcément été orientée vers l'interprétation paranormale. J'imagine qu'il devait aussi y avoir des critères psychologiques. C'était peut-être une façon pour me rendre intéressante. En tout cas, jusqu'en 2005 approximativement, je me suis enfermée dedans.


Vous allez comprendre avec le premier épisode, qui a eu lieu... alors que je n'étais qu'un bébé. C'est ma grand-mère qui me l'a raconté, alors que j'étais ado. Selon elle, j'étais tombée très gravement malade. Et comme elle était seule avec moi, sans téléphone, et que ma fièvre ne cessait de monter, elle a agi en bonne chrétienne. "Un enfant qui meurt sans être baptisé va en enfer", m'a-t-elle dit plus de 15 ans après. Alors, comme elle avait de l'eau bénite et un certain savoir-faire, elle m'a baptisée. Et selon elle, quand elle a fini, j'ai arrêté de crier et ma fièvre est tombée.

Ma grand-mère était tout pour moi, c'était Dieu. Et pourtant, je dois dire que j'ai tout de suite eu quelques doutes sur cette belle histoire. Mais elle peut expliquer ma perception du monde pendant toutes ces années. Elle était l'autorité suprême pour moi.


Pour le deuxième événement, je devais avoir entre trois et quatre ans. J'ai découvert plus de 20 ans après qu'il s'agit d'un grand classique. Une sorte de terreur nocturne, sauf que la plupart des autres enfants l'oublient. Moi, je m'en souviens comme si c'était hier. Il faut dire qu'à force de la raconter...

C'était la nuit. Je dormais. Et puis, je me suis réveillée, dans mon petit lit à barreaux. Sur ma gauche, il y avait... une image qui n'avait rien à faire là. J'y voyais mes parents, ainsi que mon autre grand-mère, sur le canapé de la maison devant la vieille télé en noir et blanc, qui diffusait Spectreman. Me demandez pas pourquoi, j'imagine que ça devait être une scène ordinaire chez moi.

Ensuite, l'image a disparu, mais la porte s'est ouverte, face à moi, avec une lumière étrange qui provenait du couloir. Une ombre immense s'est alors immiscée dans ma chambre pour se planter devant moi, avec ses yeux rouges. J'étais tétanisée par la peur, impossible de réagir. Au bout de ce qui m'a semblé une éternité, l'ombre a bougé et, dans un bruit strident qui accompagnait le mouvement, ma couverture s'est retroussée à mes pieds avant de se remettre à leur place.

Alors, tout a disparu, comme s'il ne s'était rien passé. Je me suis retrouvée dans le noir, sauf que j'ai fait comme un malaise, avec des couleurs psychédéliques devant les yeux, pendant une seconde. Là, j'ai hurlé aussi fort que je pouvais. Ma mère est arrivée, très énervée. Elle a pesté que je la réveille en pleine nuit, a allumé la lumière de ma chambre et est repartie se coucher.

Il m'a fallu de nombreuses années avant de pouvoir de nouveau dormir sans un minimum de lumière.


Par la suite... une coïncidence, qui n'en était pas du tout une pour moi. Au moment exact où ma mère accouchait de ma soeur, j'avais dix ans et... j'avais surtout extrêmement mal au ventre. J'ai longtemps été persuadée qu'il existait un lien entre mes proches et moi. Lien qui me permettait de sentir quand elles allaient vraiment mal. Longtemps après, quand ma grand-mère a fait son AVC, alors que j'étais ado, j'étais dans le bus pour aller la voir. Comme si je l'avais senti. Trouver sa maison vide a été extrêmement pénible pour moi. Savoir ce qui lui était arrivé et surtout les conséquences, a été un véritable traumatisme, suivi d'un long chemin de croix. 

Mais c'est une autre histoire.


Il s'est écoulé plusieurs années avant d'arriver à la grande période paranormale de mon existence. Comme je n'arrive pas à dater avec précision, je ne sais pas si mon agression a eu lieu avant ou pendant ces événements. Il m'arrive de penser qu'il y a un lien entre les deux, mais on ne pourra sans doute jamais le déterminer. Je ne suis plus très sûre non plus de la chronologie mais ça n'a pas vraiment d'importance.

Il y avait cette nuit où je dormais avec mon chat. Un moment, il s'est réveillé, est descendu du lit. Comme il y avait toujours au moins un rai de lumière dans ma chambre, j'ai vu sa fourrure blanche se poser au beau milieu du parquet et se tourner vers la fenêtre. Là, j'ai vu une forme bleu pastel apparaître juste devant lui et se tordre, comme si elle se baissait pour le caresser. Et là, j'ai entendu ma douce bestiole... ronronner. La forme s'est redressée, mon chat a fait quelques pas vers la porte, s'est arrêtée et la même scène s'est produite de nouveau, avant qu'il ne quitte la pièce et que la forme ne disparaisse.

Ai-je vraiment vu cette forme? Est-ce que mon jeune cerveau ne l'a pas ajoutée pour rendre cette scène anodine d'un chat qui ronronne tout seul plus cohérente avec mon univers? Sans doute que si.

Il me semble important de préciser qu'à l'époque, quand je racontais ces épisodes à mes amis et camarades, les réactions étaient très mitigées. Certains y croyaient et se passionnaient, d'autres se foutaient de moi, me rabaissaient. J'avais le sentiment que c'était 50-50.

Et je pense que j'ai démarré une sorte de cercle vicieux. Il fallait multiplier les histoires pour donner du corps et donc du crédit à mon récit général. A force, on finirait bien par arrêter de se moquer de moi, non? Hé bien non. Mais je ne le savais pas encore à mon jeune âge.

Cela dit, je n'ai jamais menti et je n'en ai même jamais rajouté. Du moins, pas consciemment.


Avec le recul, je me dis que cet épisode est ridicule, mais... sur le moment, j'ai été véritablement terrifiée. Comme la plupart du temps, c'était la nuit, et j'étais dans mon lit. Je ne parvenais pas à trouver le sommeil. J'avais ce truc, souvent quand je commençais à m'endormir. J'entendais une voix, très faible, comme un murmure. Impossible de comprendre les paroles. Alors, je tendais l'oreille pour mieux entendre. Et d'un coup, la voix change, devient un hurlement, terrifiant et j'ai ce sentiment de violence extrême. Forcément, pour dormir, ça n'aide pas. Ca m'arrivait assez régulièrement et c'est peut-être ce qui m'a tenue éveillée cette nuit-là.

Et puis, subitement, j'ai eu froid, très froid. J'étais frigorifiée, d'un coup sans raison, malgré la couette. Le chauffage, électrique, chez mes parents, fonctionnait avec des capteurs qui permettaient de réguler la température via le thermostat. Rien de bien original. Et les radiateurs claquaient quand ils fonctionnaient. Cette nuit-là, mon radiateur s'est mis à claquer, encore et encore et encore... Dans mon jeune esprit, il se passait quelque chose de totalement anormal. Je me suis réfugiée sous ma couette, recroquevillée et j'ai attendu. Je tremblais, de froid, de trouille. J'étais dans le noir. Mon imagination me montrait le diable et les pires monstres qui s'intéressaient à moi depuis mon enfance.

Je crois que j'ai fini par prendre mon courage à deux mains pour me réfugier dans le lit de mes parents, qui m'ont accueillie... très froidement. Jamais ils ne m'ont prise au sérieux. S'ils m'avaient au moins écoutée, rassurée... Peut-être que c'est finalement ce que je cherchais, inconsciemment.


J'ai eu plusieurs chats, avant de devenir allergique. Parce qu'ils avaient tendance à disparaître de façon... très prématurée. Probablement un voisin sadique qui les détestait.

Ce chat-là avait un caractère très indépendant et il supportait assez mal qu'on le touche. Pas le compagnon idéal pour une collégienne.

Comme pour le précédent, la scène se déroule en pleine nuit. Il dormait lui aussi avec moi et il s'est réveillé pour se mettre, là encore, au centre de la pièce. Non sans avoir feulé en direction de la fenêtre. J'avais senti, moi aussi, une présence inquiétante de ce côté. Posé sur le sol, il a feulé une seconde fois alors qu'une sorte d'éclair a éclairé le tour de mes volets en bois. Pour finir, il a filé à toute vitesse en passant par ma porte, toujours entrouverte, pour me rassurer.

Je ne l'étais pas du tout, à ce moment.

Petit interlude. Autant j'ai vécu une enfance plutôt sympa, autant les années 90 ont été un véritable cauchemar pour moi. C'est à cette époque que j'ai commencé à noter que le chiffre 9 avait une influence extrêmement négative sur ma vie. Mon chiffre porte-malheur.

Pour le coup, j'ai beau être nettement plus rationnelle aujourd'hui, je ne peux que constater qu'effectivement, tous les 10 ans, je déguste sévère, avec un climax en 1999. J'essaie de ne pas trop y prêter attention, je me dis qu'il doit y avoir une part de prédictions auto-réalisatrices, un biais de confirmation... N'empêche que 2020 a été pourrie, mais bien moins que 2019. 2009 a aussi été une date charnière dans ma vie. Mais oui, 1999... J'y viendrai en temps utile. Bien avant ça, il y a eu l'aura de lumière, la divination, les courants électriques, les cauchemars...


Le virus d'Eris

 Cette saloperie me fascine. Parce qu'elle est absolument parfaite. Si ce virus avait été un peu plus mortel, il n'y aurait pas débat. Personne ne prendrait le risque de s'y exposer. Je pense même qu'on en aurait terminé très rapidement, avec des mesures hyper radicales qui auraient été sans souci. Et s'il avait été moins mortel, il n'y aurait pas eu de débat non plus. La mortalité aurait un peu augmenté et on s'en serait à peine rendu compte.

Là, le dosage est juste parfait entre mortalité et contagiosité. Parfait pour tuer un maximum de personnes, tout en semant la discorde entre chacun de nous. Les "non essentiels" contre les autres, les jeunes contre les vieux. Il arrive même à nous diviser sur son genre: le ou la covid? 

On lui développe une série de vaccins? Il mute pour augmenter sa contagiosité et accentuer la pression sur nous. Résultat: il faut reconfiner. Sauf que la population se partage entre ceux qui préfèrent encore vivre avec ce virus et ceux qui peuvent encore accepter des restrictions de liberté. Dans certains pays, on commence à se taper dessus, comme aux Pays-bas. Et ce n'est pas fini, loin de là.

L'homme a tendance à faire la guerre pour le moindre prétexte, alors là, avec toutes ces tensions, la crise économique, la crise sanitaire... Je plains d'autant plus les pays qui ont des ressources et pas d'armes nucléaires. 

Comme je m'intéresse aux mythologies, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la pomme qu'Eris a lancé pour semer la discorde entre les autres déesses. Ce qui a provoqué la guerre de Troie. Ce virus semble avoir été créé par cette déesse.

En ce qui me concerne, j'essaie de faire preuve de tolérance avec mes semblables, dont nos dirigeants. Je peux comprendre que les gens que je croise dans la rue ou dans un commerce soient tendus. Quant à nos dirigeants, ils sont contraints de faire des choix impossibles entre la santé et l'économie. Quoi qu'ils fassent, ou pas, il y aura des morts, des tragédies. 

Cela dit, les bobards sur les masques, et le fiasco vaccinal... C'est pas tolérable. Faut pas déconner non plus. 

mardi 26 janvier 2021

"On ne peut plus rien dire"

 Suite à un dessin stupide qui fait des amalgames dégueulasses, le débat est revenu sur le tapis. La liberté d'expression, Charlie, les réseaux sociaux... Défendre l'amalgame dégueulasse par l'amalgame dégueulasse. Certains ont quand même osé lancer des "Je suis Xavier", comme s'il s'était pris une balle dans la tête, comme s'il avait été décapité, comme si ses proches étaient en deuil. L'indécence totale. Il a simplement démissionné parce que Le Monde a donné raison aux personnes qui ont critiqué ce dessin sur les réseaux sociaux. Au nom de la liberté d'expression il faudrait donc... restreindre la liberté d'expression? La stupidité poussée à son paroxysme. 

En réalité, encore une fois, c'est une petite caste qui s'indigne de ne plus être totalement intouchables. Cf Polanski.

Oui, il y a un sacré boulot à faire pour que la loi soit respectée sur les réseaux sociaux. Effectivement, Twitter est une foire d'empoigne désespérante. Mais dans ce cas précis ce n'est pas le sujet, comme pour Elie Semoun qui est venu chouiner parce que sa vanne tout droit sortie des années 90 n'est pas passée non plus. Pauvre biquet qui m'a effectivement fait hurler de rire il y a 20 ans, mais qui a raté le virage sociologique des années 2000. Oui, les moeurs évoluent, vite, depuis quelques années. Et c'est heureux, sauf que beaucoup n'arrivent pas à s'adapter, et se le font rappeler systématiquement. Alors ils se font passer pour des victimes de pratiques fascistes. Doit-on rappeler que même Dieudonné n'a, à ma connaissance, pas passé une journée en prison? Que Gorce a quitté Le Monde parce qu'il avait probablement déjà trouvé mieux avant même de publier ce dessin foireux et que personne ne l'empêche de se faire passer pour une victime, ce qu'il fait non seulement sur ces foutus réseaux sociaux, mais aussi dans divers médias. Le gars fait son petit caprice, on lui tend les micros pendant que la caste le mouche et le plaint. Il est peut-être là, le vrai problème, non?

Si les personnes trans ont critiqué son dessin (ce qui est un droit absolu) c'est parce qu'à cause de ce genre d'amalgames, on les pousse au suicide ou on les tue. Mais ça, la caste s'en fout. L'important, c'est que Gorce n'a pas été pleinement soutenu par un journal qui est parfaitement libre de faire ce qu'il veut. Ca c'est dramatique, ça, ça mérite d'être abordé, débattu sur les plateaux télés. L'inceste? Oui, ok, c'est vrai, on peut aussi en parler. Mais quand même, qu'est-ce que c'est que ces gueux qui viennent donner leur avis? Insupportable dérive sociétale.

La vérité, c'est que les réseaux sociaux jouent le rôle du courrier des lecteurs. Ca a toujours existé mais aujourd'hui, ça prend une autre dimension. Les délinquants, les criminels, les fascistes peuvent s'exprimer, mais aussi les minorités, tous ceux qui subissaient et n'avaient d'autre choix que de la fermer. #metoo aurait-il été possible sans Twitter, sans ce pseudonymat que d'aucuns tentent de diaboliser?

Non, bien sûr, mais ce qui importe c'est le nombril de ces importants, et pas les états d'âme de la populace.

Méfiez vous, quand même, les gars: vous êtes importants, tant que vos copains vous donnent de l'importance, mais nous, on est nombreux.

mercredi 13 janvier 2021

Pourquoi je n'avance plus?

 J'en suis, depuis quelques mois, au stade de la relecture pour Les Métamorphoses. Plus précisément, j'en suis aux répétitions. Et j'ai merdé. J'aurais dû m'occuper de ça à chaque fin de chapitre. Parce que là, c'est long et déprimant. Pas particulièrement compliqué, mais fastidieux. Donc je ne me précipite pas.

D'autant que l'époque n'est pas aux loisirs et à la détente. Je continue à grossir, parce que je bouffe. Je bouffe parce que ça me procure du plaisir, et que j'en ai encore moins que d'habitude, du plaisir. Alors m'infliger des tâches fastidieuses supplémentaires... Je préfère bouffer et... essayer de perdre mes calories sur Just Dance, parce que c'est aussi une source de plaisir.

Ce qui est étrange, c'est que même niveau lecture, j'ai ralenti. Mais j'imagine que c'est surtout parce que Pour qui sonne le glas, c'est écrit trop petit pour mes yeux de quadra et que c'est pas conçu pour être palpitant. Idem pour L'heure des fous, de Nicolas Lebel. C'est pas inintéressant, mais sans plus.

Bref, je n'avance plus des masses. Foutu virus.

Néanmoins, je continue à réfléchir à mon prochain bouquin. Ce sera Les Chroniques de Douchain/Hypervigilance. Je vais reprendre la ville maudite où se déroule Les Métamorphoses pour y installer une galerie de personnages traumatisés et/ou traumatisants, englués entre eux, qui essaient d'en sortir comme ils peuvent, quitte à enfoncer les autres. Il va falloir que je creuse encore tout ça avant de me lancer. Mais tout est prêt.

Il faut juste que je change un peu mes habitudes, une fois que la situation sera à la fois moins restrictive et anxiogène. Vivement.