Laure Mordray?

Qu'il est difficile et même pénible de se définir soi-même; surtout quand on a vécu dans le déni de sa véritable personnalité et identité pendant plusieurs dizaines d'années, et qu'on traverse une longue période de transition pour justement se reconnecter à soi-même.

Je suis née à peu près au moment de la sortie du film Alien. Je suis donc parfaitement familière avec l'univers de Stranger things. J'ai été fan de Jean-Michel Jarre, de Patrick Bruel (jeune), d'Indra et des East 17 avant de me mettre au punk, au grunge, au métal... 

J'ai toujours vécu entourée de corons et de baraques à frites que je continue à fréquenter, avec un léger accent dont je n'éprouve pas une grande fierté. Parce qu'il faut bien reconnaître que ce n'est pas le plus sexy au monde.

Enfant, je voulais être Tintin. Au collège, j'ai voulu devenir hydrologue après avoir lu un descriptif du métier dans un magazine pour enfant (le Journal de Mickey?), puis prof d'allemand (parce que j'avais le béguin pour la fille de celle qui me l'enseignait). En terminale, j'ai hésité entre une école de management (trop chère), des études de psychologie (trop scientifiques) et des études de lettres. Quand on m'a dit que les études pour devenir journaliste étaient trop chères et trop élitistes, j'y ai naïvement cru, alors je suis partie dans l'idée de devenir prof de lettres. Néanmoins, à cause de difficultés personnelles, j'ai dû arrêter ces passionnantes études après la licence.

Au cours de ma scolarité, j'ai été à plusieurs reprises employée libre service dans divers supermarchés. Très mauvaise expérience: on ne cessait de me reprocher mon manque de virilité. Dont acte. Après ma licence, je n'ai rien trouvé pendant deux ans et puis je me suis retrouvée animatrice informatique dans un centre social. Très mauvaise expérience en raison du harcèlement et des agressions sexuelles de mon directeur. J'en suis sortie démontée. Après quelques années à enchaîner les arrêts maladies, au sein d'autres structures, j'ai trouvé mon boulot actuel, en 2011. J'en parlerai peut-être un jour, mais pour le moment je me contenterai de dire qu'il est en lien avec l'écriture. Et même s'il est assez anxiogène et qu'il me permet à peine de remplir mon frigo, je m'y sens à ma place.

J'ai le sentiment d'avoir commencé à écrire avant même de connaître l'alphabet. Quelque part traîne un carnet dans lequel j'avais raconté, avec des dessins que moi seule peut interpréter, ma première histoire. Avec des vaisseaux spatiaux équipés de lasers qui font "piou piou piou". Ensuite on m'a reproché d'être trop âgée pour continuer à inventer des histoires pour mes figurines de chevaliers du zodiaque, de Musclor... (et aussi pour dormir avec des peluches). Alors mes parents ont tout bazardé. Dans le même temps, mes enseignants me félicitaient pour la qualité de mes rédactions. Au lycée, mes profs me disaient, en substance, que je racontais n'importe quoi dans mes dissertations, mais que je le racontais vachement bien. Ce qui fait qu'ils ne savaient pas trop comment me noter.
C'est en première que je me suis remise à écrire des fictions. Mais il était évident que je manquais de maturité, de recul, de méthode, de rigueur... Donc on va être claire: c'était nullissime. Néanmoins, j'avais quelques qualités et j'étais à la fois passionnée et déterminée, alors j'ai continué encore et encore et encore, en essayant chaque fois de corriger mes défauts. Vers 2005, j'ai eu le plaisir et l'honneur de voir certaines de mes nouvelles publiées dans des revues littéraires. En 2006, j'ai été approchée par un type qui voulait monter une pièce de théâtre. Ce qui a donné Différent, comme tout le monde. Une expérience intéressante et un résultat qui ne me correspond pas tellement en termes de style. Et un message un peu Bisounours qui manque de nuance, mais qu'il n'est jamais inutile de faire passer, surtout auprès des enfants.
Et là, j'ai décidé de m'attaquer au roman. Jusqu'à présent, je n'ai jamais réussi à atteindre mon objectif. Toujours trop de défauts, mais de plus en plus de qualités. J'ai donc quelques tentatives foirées dans mes tiroirs, ou sur Wattpad avec mon projet le plus abouti jusqu'à présent: Des Ruines et des esclaves.

Au moment où je rédige cette présentation, je suis à quelques mois de terminer Les Métamorphoses (désormais intitulé Hentaï witch, ce qui peut encore évoluer Note de Moi en 2024), un roman érotico-fantastique avec lequel je devrais franchir un nouveau palier.

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