vendredi 21 avril 2023

Critique: Oser, de Frédéric Fanget


 

Pour ma deuxième chronique, je vais parler d'Oser, Thérapie de la confiance en soi, par Frédéric Fanget aux éditions Odile Jacob.

Ce qui est rigolo, c'est que ce livre faisait partie de la liste que ma psychologue m'avait donnée pour travailler sur ma phobie sociale, alors que... je l'avais déjà dans ma bibliothèque depuis une quinzaine d'années.

Je l'avais lu, mais il ne m'avait pas marquée. Raison pour laquelle je me suis retrouvée, après les restrictions sociales liées au covid, en thérapie, à devoir le relire.

Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il s'agit d'un livre pratique. Le lire ne présente qu'assez peu d'intérêt: il faut mettre en pratique les exercices. Et... c'est quand même mieux si on est accompagné par un professionnel.

La dernière partie est d'ailleurs présentée comme un approfondissement des techniques, avec le conseil de ne pas le faire seul.

Je dois dire que je l'ai trouvé bien moins intéressant que La Peur des autres, de Christophe André et Patrick Légeron, parce qu'il traite, finalement, du même sujet sous un autre angle. Et l'angle me convient moins.

Cela dit, il m'a permis de conforter et d’approfondir les enseignements du précédent. Tous les livres et toutes les vidéos qui figurent sur la liste sont de toute façon complémentaires.

Oser commence par expliquer, avec force schémas, le fonctionnement du manque de confiance en soi qui s'inscrit dans un cercle vicieux, et qu'il faut donc remplacer par un cercle vertueux.

En substance, si on manque de confiance en soi, on va se cacher et éviter toutes les situations pour lesquelles on ne se trouve pas à la hauteur, ce qui va nous conforter dans notre manque de confiance en soi, puisqu'on ne pourra pas se prouver que c'est faux, s'améliorer, évoluer... 

La deuxième partie explique comment y remédier de façon très progressive, en prenant du recul. C'est là que j'ai compris que les démons intérieurs qui m'empêchent d'agir doivent être exposés en pleine lumière. Pourquoi je n'ose pas aller vers cette personne, concrètement? Parce que je me trouve nulle? C'est quoi, exactement "nulle"? Qu'est-ce que j'entends précisément par là? J'ai des défauts? Oui, j'ai peut-être aussi quelques qualités et comment je peux deviner comment cette personne, qui a aussi des défauts et des qualités, va me percevoir?

Bref, pour commencer à aller mieux, il faut écrire, poser les problèmes comme des opérations mathématiques, avec méthode et patience, parce que ça peut être long de prendre confiance en soi, de petite expérience positive en petite expérience positive.

Je le conseille donc aux personnes concernées, en complément avec La Peur des autres. Et peut-être d'autres livres dont je parlerai ultérieurement.

mercredi 12 avril 2023

J'ai participé à un casting et j'ai été nulle

C'est pratique, maintenant, pour ceux qui ne veulent pas lire ou qui veulent entendre ma douce voix, vous avez la version audio de l'article. Et vous pouvez même vous abonner au podcast pour ne rien rater.

 J'ai donc participé à un casting, hier soir, et j'en ressors avec des sentiments mitigés.

Ce n'est que jeudi qu'on nous a invités, dans l'association où j'apprends le théâtre depuis quelques mois, à participer à ce casting. Le but étant de recruter pour une pièce de théâtre qui sera répétée pendant un an et jouée pendant six mois. Gros projet, gros engagement, si on accepte, il faut aller au bout.

La pièce n'est pas encore totalement validée. Lors du casting, son choix était encore sérieusement discuté.

Donc il était question de s'engager sur le long terme pour... une association que je découvre encore et une pièce pas encore déterminée.

Le timing me semblait, d'emblée, très mauvais.

Parce que je débute, je ne suis jamais montée sur des planches, je ne me suis jamais confrontée à un public, j'ignore si mes nerfs vont apprécier et si l'expérience va me plaire.

En prime, je suis en transition. Autrement dit, je suis en train de changer, physiquement, psychologiquement, socialement et... il est possible que je subisse des interventions chirurgicales avec arrêt maladie, d'ici un an et demi.

Dans un premier temps, je n'étais donc pas franchement emballée, même si, évidemment, j'ai très envie, un jour, de jouer, d'intégrer un tel projet. Sauf que pour le moment, je suis surtout dans une démarche thérapeutique, avec cet apprentissage, pour prendre confiance en moi, progressivement.

Donc, le jeudi soir, je me disais que non, je ne participerai pas à ce casting.

Le vendredi, j'y ai réfléchi un peu plus, et je me suis dit que même si je ne participais pas à la pièce, ça pourrait être une expérience intéressante, ce casting. Et puis... ce serait l'occasion de tester un de mes sketchs devant un public, restreint, a priori bienveillant... 

Le samedi, l'idée a commencé à mûrir, et je me suis choisi un sketch en solo déjà écrit.

Le dimanche, j'ai enregistré ce sketch en podcast, pour voir, et j'ai commencé à y apporter quelques modifications. Parce qu'entre la façon dont je l'imagine dans ma tête et la façon dont il sort de ma bouche... Il y a un écart.

Le lundi, j'ai commencé à le répéter et là aussi je me suis rendue compte qu'il y avait des soucis dans sa construction. Et... j'ai commencé à me rendre compte que je ne savais absolument pas quoi faire de mon corps, de mes mains, de mes jambes, de mes mouvements... Mais à ce moment, je n'étais pas encore sûre d'y aller, à ce casting.

Le mardi, soit le jour J, je l'ai travaillé de nouveau, et j'ai constaté que je ne savais toujours pas comment le jouer, en plus d'avoir un blanc récurrent à peu près au milieu de mon texte. Je me suis dit qu'avec un jour ou deux de plus, j'aurais pu être au point. Mais il me restait deux heures...

C'est le message de rappel reçu sur Whatsapp qui m'a convaincue d'y aller quand même, alors que j'avais arrêté de répéter pour faire totalement autre chose. Je connais mon cerveau: il était saturé, il avait besoin de temps et notamment d'une nuit de sommeil pour assimiler mon texte.

J'y suis donc allée en me disant "tant pis, de toute façon, vu le peu de temps qu'on a eu, je ne serai sûrement pas la moins bien préparée".

J'ai déchanté en arrivant dans la salle, parce qu'il y avait beaucoup moins de monde que ce que j'avais imaginé. Je m'attendais à ne pas être la seule, dans les grands débutants, à être venue sans grande conviction. On n'était que trois de mon groupe. Et j'ai compris, en plus, qu'on devrait passer devant tout le monde, y compris les cinq ou six personnes que je ne connaissais pas du tout.

Grosse pression.

La première à se lancer était une prof de l'association, si j'ai bien compris. Forcément, je me suis comparée à elle et... je me suis demandé ce que je foutais là. Quand j'ai vu son interminable et immaculée prestation en impro, je me suis demandé s'il ne valait pas mieux me barrer.

J'ai avalé ma salive et je suis restée.

Le second, c'était un membre de mon groupe. J'ai égoïstement espéré qu'il allait me mettre à l'aise avec une prestation moyenne. Ben non. Il m'a confortée dans mon idée que je n'avais absolument rien à faire parmi eux.

Foutue pour foutue, j'y suis allée. J'avais pas envie de me dégonfler. J'ai explosé en plein vol. J'ai senti que ça le faisait pas, que j'étais pas dedans, j'ai eu le fameux blanc en plein milieu de mon texte, j'ai préféré arrêter le massacre là et me rasseoir.

J'aurais sans doute mieux fait de me dégonfler, de me contenter de regarder les autres.

Parce que maintenant je doute de moi, de mon talent d'écriture, de la fiabilité de mon système nerveux face à un public...

Je sais pourtant pourquoi j'ai été nulle.

Déjà, je débute. J'ai parfaitement le droit de me louper alors que ça ne fait que huit mois que je fais du théâtre.

Ensuite, je n'étais pas franchement motivée et en conséquence, j'étais très mal préparée.

Donc, effectivement, au vu de ce contexte, je n'étais pas à ma place.


Mais je ne regrette pas d'y être allée. Oui, c'est paradoxal, mais on se construit sur les échecs. Aujourd'hui, j'ai un gros vague à l'âme, mais dans une semaine, je l'aurai digéré.

C'est une expérience qui va me permettre d'être mieux préparée à l'avenir. C'est important de se confronter aux autres, d'autant que personne ne m'a huée. Bien au contraire, les autres m'ont applaudie et encouragée. Je suis tombée mais c'était dans un contexte bienveillant, ce qui vaut bien mieux que de se prendre une tomate ou un œuf. 

Je suis en train d'apprendre des choses sur moi-même, et ça me sera utile à l'avenir, pour la pratique du théâtre, pour l'écriture et même dans ma vie de tous les jours.

dimanche 9 avril 2023

Je me lance dans le podcast

 Je tente un nouveau média, une nouvelle façon d'exprimer ma créativité.

J'écris des sketchs pour une amie depuis quelques temps, mais elle n'a pas encore eu la possibilité de les matérialiser. Alors, je prends les devants et je teste.

J'ai songé à me filmer, comme elle compte le faire, mais je ne suis pas suffisamment à l'aise avec mon image, pour le moment, alors ce sera de l'audio. 

Je pense qu'avec les podcasts, je peux toucher un autre public, et en tout cas, ça devrait me permettre de tester mes vannes, mon humour et de m'améliorer. J'espère aussi que ces podcasts m'amèneront à rencontrer des personnes qui pourront enrichir mon univers, m'aider à m'améliorer ou créer des opportunités.

En parallèle avec ce podcast de sketchs je compte également transcrire mes deux blogs en audio, parce qu'il y a pas mal de personnes qui sont rebutés par la lecture sur écran. Il se trouve, d'ailleurs, que j'en fais partie.

Pour le blog qui traite de ma transition, malgré un mouvement de fond mondial, la méconnaissance en matière de transidentité reste affolant, et dans ces ténèbres viennent se greffer les fantasmes et délires les plus malsains et les plus... inventifs, donc ça me semble important d'en parler.

Pour ce blog, je pense que le principal intérêt résidera dans mes critiques littéraires, mais évoquer la méthode, la vie, les espoirs, les rêves d'une autrice ne me semble pas vain non plus.

J'essaie, j'explore... J'aviserai au fur et à mesure avec les statistiques et les éventuels retours que je scruterai avec grande attention.