samedi 11 décembre 2021

Sleepy Hollow, la série

 Comme j'ai bénéficié d'un an d'abonnement à Disney + gratuitement (sûrement une erreur...), j'ai voulu exploiter le filon jusqu'au bout. J'ai beaucoup aimé les animés Star wars, mais sinon... C'est vieux ou très moyen. Rien de très emballant.

Et puis, en bout de parcours, je suis tombée sur la série Sleepy Hollow. J'avais bien aimé le film de Tim Burton, et surtout, le pitch m'a clairement rappelé le roman sur lequel je suis en train de travailler depuis quelques mois.

Alors, oui j'étais assez emballée et les premiers épisodes étaient à la hauteur. Tom Mison et Nicole Beharie sont magnifiques tout comme leurs costumes, l'ambiance est parfaite. Mais surtout, le concept: une ville hantée par des créatures maléfiques liées aux pères fondateurs des Etats-Unis.

Les crimes, les haines, les rancœurs du passé qui viennent tourmenter une civilisation présente hyper avancée techniquement, rationnelle... Ça me plait. Il y a donc du bon et même du très bon.

Il y a aussi du très mauvais. Sur la fin, j'ai fini par sortir de la série. Trop d'incohérences, des personnages qui avaient basculé dans la caricature et cette impression de carton pâte, avec des décors répétitifs, des économies sur les figurants... 

Mais le pire pour moi, c'est que c'est une ode malsaine aux Etats-Unis. C'était déjà le cas avec le film, et probablement la nouvelle originelle (que je devrais sans doute lire), de façon plus subtile. Là, ce n'est quasiment que ça. A chaque épisode un cours d'histoire. En soi, pourquoi pas? Sauf que... les Amérindiens sont presque totalement évacués. Ils ne sont l'objet que d'un malheureux épisode, avec le Wendigo. Idem pour la question raciale, qui est évacuée trop facilement. Genre "Oui, bon ok, c'est pas tip top, mais avec la démocratie, ça va bien finir par s'arranger, hein?".

Et au-delà de la dimension politique, c'est quand même dommage de passer à côté d'une telle mythologie. La série de romans Manitou de Masterton exploite tellement mieux ce filon avec la survenue d'un sorcier natif qui surgit du passé pour se venger. Là, non, à peu près toutes les menaces combattues par les personnages principaux viennent du christianisme, du vieux continent, avec un djinn, aussi... Et évidemment, c'est le melting pot, dirigé par un Américain né en Angleterre qui sauve le monde des pires démons. Il y avait tellement mieux à faire.

Que dire de la dernière saison? Un Ichabod Crane qui s'est adapté aux téléphones portables, aux avions et à Internet, et dont l'attitude devient grotesque, Abbie qui n'est plus là, et ça n'a pas l'air bien grave, l'histoire qui se déplace à Washington, mais quand même on revient de temps en temps à Sleepy Hollow, le grand méchant qui n'est pas bien crédible, un scénariste qui manque d'envie et d'inspiration avec une histoire menée tambour battant et donc super mal amenée... Et une fin qui n'en est pas vraiment une. On laisse la possibilité d'une cinquième saison, et en même temps on en finit avec ce désastre vite fait, mal fait.


Le contraste avec mon propre projet reste intéressant. J'en retire quelques bonnes idées, peut-être même quelques créatures que je pourrai utiliser. Mais ce sera vraiment très différent.